BREF HISTORIQUE

1888 PREMIERS PAS

La Société d’études des Sciences Naturelles et Historiques de Montceau-les-Mines, La Physiophile (néologisme quelque peu audacieux signifiant à peu près « l’amie de la nature ») a célébré son centenaire en 1988. Elle a connu depuis un siècle une existence intermittente coupée de longues périodes de léthargie, comme bien des sociétés de province dont l’existence dépend de concours purement bénévoles. Elle a été fondée à la fin du XIXème siècle -l’arrêté préfectoral d’autorisation est daté du 28 juillet 1888- sous les auspices de la puissante Compagnie des Mines de Blanzy, à l’instar de nombreuses associations montcelliennes. Orientée exclusivement vers l’Histoire naturelle, elle organise alors des excursions botaniques et géologiques, des conférences. Elle commence à se constituer des collections et une bibliothèque. Le seul témoin qui nous soit resté de cette époque est le bulletin numéro 1 daté de 1893.

1924 UN SECOND DÉPART

Après une longue période d’inactivité, La Physiophile renaît en 1924, en étendant son domaine d’activité aux Sciences préhistoriques ; elle publie alors régulièrement un bulletin et les premiers fascicules du Catalogue des Plantes de Saône-et-Loire d’Emile CHATEAU (cf. sous-menu « Les dossiers »). Le départ brusque du secrétaire général en 1928 est la cause d’une interruption, plus courte celle-là, puisque l’activité reprend en 1933. Le Catalogue des Plantes de Saône-et-Loire est achevé. A côté des articles de botanique et de zoologie, on trouve dans le bulletin qui paraît régulièrement, de nombreuses études d’histoire locale. La Physiophile n’est plus sous la tutelle de la Société des Mines de Blanzy. La guerre ouvre une nouvelle période d’inactivité. Les archives de La Physiophile conservent les épreuves corrigées du numéro daté de Septembre 1939 qui n’a pas pu paraître.

1947-1975 LES ANNÉES HENRI PARRIAT

Le réveil de 1947 sera décisif et officialisera la présence des Sciences historiques au fronton de notre Revue périodique. Autour d’Henri Parriat -qui redynamise l’association- et de quelques amis, se constitue une équipe fervente de jeunes lycéens et étudiants. L’activité se tourne de plus en plus vers l’archéologie et l’histoire. De nombreux chantiers de fouilles sont ouverts sur des sites préhistoriques, protohistoriques, gallo-romains et mérovingiens. En sciences naturelles, les travaux s’orientent plutôt vers l’étude de la flore et de la faune fossile du bassin houiller. Une exposition mycologique a lieu chaque année. Les résultats de tous ces travaux sont publiés dans le bulletin (ou revue) de la société, devenu semestriel.

D’UN SIÈCLE À L’AUTRE 

En décembre 1975, la disparition subite d’Henri Parriat, homme-orchestre de l’association, oblige les jeunes gens qu’il a formés à se partager les responsabilités. La Physiophile continue et amplifie même son activité. En 1977, la ville met à sa disposition un local spacieux, rue Jules Guesde, où le fonds documentaire d’Henri Parriat, légué à l’association par ses héritiers, peut être installé. L’organisation de permanences permet aux adhérents et au public de consulter ce fonds qui constitue l’ossature de notre bibliothèque. L’ atelier de restauration du matériel archéologique est créé en 1978 et le Musée des fossiles en 1981. La Physiophile devient partenaire de l’Ecomusée. L’histoire locale s’enrichit de nombreux articles concernant les XIXe et XXe siècles. De nombreuses fouilles officielles, généralement programmées, se poursuivent très activement jusqu’en 1992 sur des sites gallo-romains et mérovingiens. Malheureusement, une profonde crise affecte l’archéologie depuis 1992, provoquée par la création d’un corps monopolistique d’archéologues professionnels (l’A.F.A.N., transformée ensuite en I.N.R.A.P.) et la promulgation d’une loi draconienne sur l’archéologie préventive, loi qui a conduit à la disparition complète des fouilles de proximité, pourtant peu onéreuses, qu’assuraient efficacement les bénévoles. Les conséquences sont doublement dommageables. D’une part, en privant le grand public et la jeunesse de l’accès direct à leur patrimoine local, on éloigne un peu plus les français de la culture. D’autre part, la démobilisation des amateurs -qui assuraient auparavant une surveillance efficace de la plupart des sites recensés-, conduit inévitablement au pillage de ces derniers et à leur destruction prématurée.

Parallèlement, la fermeture progressive puis totale de la mine, a provoqué l’arrêt des recherches géologiques de terrain. En 2006, le Musée des fossiles doit fermer ses portes pour être transformé en logements locatifs. Confrontés à la disparition progressive et imposée de leur espace d’activité, les archéologues et géologues bénévoles de la Physiophile ne peuvent plus que s’orienter vers la prospection (au sol ou aérienne), publier de rares études ponctuelles à la faveur de découvertes fortuites, proposer des conférences et des expositions, ou bien opter pour de longs travaux universitaires de synthèse. C’est ainsi que plusieurs auteurs, dans des domaines différents, ont vu leurs recherches consacrées par des soutenances de thèses :

LA PHYSIOPHILE AUJOURD’HUI

Au cours de l’année 2009, la Physiophile a été contrainte de quitter les locaux de la rue Jules Guesde, vendus par la ville, et a été transférée dans un nouveau local adossé à la médiathèque, certes plus moderne, mais malheureusement beaucoup trop exigu pour accueillir correctement notre bibliothèque et nos archives (le laboratoire de restauration ayant été fermé). L’accès à ce local est situé au fond d’une cour privée, au n° 58 du quai Jules Chagot. Une permanence y est assurée le lundi et le mercredi de 9h à 12h. Il a servi également de base à l’antenne montcellienne du service éducatif de l’Écomusée de la CUCM.

La ville a affecté en 2018/19 la totalité de la Grande halle des Ateliers du jour (située tout à côté), à l’installation d’un vaste projet muséal proposé par la Physiophile, le Paléorama, intégrant le Musée des fossiles fermé en 2006 (fossiles et plan-coupe sur verre), de nouvelles présentations numériques, ainsi qu’un exceptionnel dépôt offert par le Museum de Lille (reconstitution en taille réelle d’une forêt houillère). Les ressources humaines de l’association étant en forte baisse, la gestion « muséale » de ce patrimoine devra être repensée en partenariat avec les collectivités concernées.

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